samedi 26 mai 2007

C'était le temps des fleurs...

Mon amie P m'a confié un jour qu'elle était un saumon...
Elle s'est expatriée de la métropole pour vivre avec son doux M en région.
mais l'appel de Montréal reste fort.
à l'écouter, j'ai compris que Montréal lui parle de son histoire, tout comme Major Babe qui sortait de la ville l'été passé, pour travailler venir au champ et frayer avec ses souvenirs.
J'aime Montréal. Quand j'y retourne j'ai un petit pincement.
sauf qu'à force de m'asseoir sur les marches de ma gallerie, je me suis ancée dans ma campagne profonde.
J'imagine que pour P, les souvenirs d'enfance se déroulent sur la rue Ste-Catherine.
Ce matin, jour spécial, je me suis remémorée mes plus intenses et archaïques souvenirs de bonheur.
Mon garçon fête son anniversaire fin mai, et depuis que nous sommes ici, nous organisons une fête, simple, une peu bancale comme diraient nos provençaux, mais dans mes souvenirs de saumon, c'est presque come ça que ça se passait.
On partage un repas, les enfants jouent, des parents aussi, on prend un verre, on rie beaucoup, on parle beaucoup, de pas grand chose.. on parle peu. On arrête le temps avec ceux qu'on aime. Dehors. Chez nous.
J'ai vécu ma petite enfance dans une bourgade à la limite du vrai nord. Mon souvenir le plus confortant et qui titille le saumon en moi est une fin d'après midi d'été, au Lac Gatineau. On se retrouvait chez les Houle, avec une couple de familles. Aucune idée de ce que les parents faisaient mais il y avait de la bière, beaucoup de rires et la chanson de Vicky: C'était le temps des fleurs... qui jouait sur le pick up.
Mon souvenir de moi même est de grelotter, assise emmitoufflée dans ma serviette sur le bord de l'eau. Mon frère qui me dit que j'ai les lèvres bleues. Les matelas pneumatiques. Les piqûres de maringouins et les coups de soleil. Sauter du toit du ponton en faisant des 'bombes' oudes 'flattes'. Mon costume de bain speedo avec une feuille d'érable sur la bédaine. Les sangsues qu'on fait agoniser en les saupoudrant de sel. Le 'feeling' de la trace humide dans le divan quand on s'était assis pour jouer à 'Jour de paye' dans le chalet juste en sortant du lac. Boire du Cream Soda. Jouer à boggle sur la plage avec le sable qui trouve son chemin entre la peau et le costume de bain, et qui râcle entre les fesses. S'endormir devant le feu, le soir, sur la serviette encore humide, les cheveux plein de sable. Avec en écho, les parents qui rient trop fort.
Il y a mon grand père aussi. que j'ai trop peu connu. sur le bord du lac. le lac et le bois.
Je suis un saumon. Il me manque juste un lac.

6 commentaires:

Anonyme a dit...

Salette, quel beau blogue. Je vis présentement en Espagne et votre site m'a été recommendé par ma nièce Lucie (François).

Quelle fraîcheur de vous lire!!!

Moi aussi j'ai quelque fois la nostalgie de la ville.....mais ça passe.

Au très grand plaisir de vous relire.

Anonyme a dit...

Les lendemains avaient un goût de miel...

Ça me rappelle tellement mes étés au chalet, avec toute la famille du côté de mon père.

Les cousins, les cousines, ceux de Montréal qui nous montraient des danses en ligne qu'on dansait en se bousculant avec le costume de bain trempe et des beaux "runnings" Boubou ou Rocket-belles-oreilles ou des "tapettes" dans les pieds (aujourd'hui on dit des flip-flop, c'est plus élégant :)

Oui, les ronds de mouillé sur les chaises en toîle et le sable plein le fond de culotte le soir quand tu pars mettre ton pyjama, avant qu'ils sortent les guimauves à brûler au bout d'une branche.

Faut que je te dise que j'ai jamais été capable de toucher à rien: sangsue, grenouille, couleuvre... oublie ça ! J'en ai fait du millage à courir en avant des cousins pour ne pas en avoir une dans le cou... Je te trouve ben brave !!!

Bonne fête à Loup et un beau party pour tout le monde :)

Salette a dit...

Bienvenue en campagne profonde chère montréalaise en Espagne!
et Merci de votre viste. Lucie et François sont de bien bons ambassadeurs... entre autres! François finalise d'ailleurs notre site web, en ligne d'ici peu!

Mia, voilà deux jours que ça tourne en boucle dans ma tête: les lendemains avaient un goût de miel...
Mais de que cé ça veut dire????
Nous partageons donc ces images... Qu'Ils sont doux ces souvenirs d'été légers au chalet...
On a eu un ben beau party... et Loup est un grand garçon plein de piqûres de maringouins aujourd'hui!

Anonyme a dit...

Vicky est grecque et je suppose qu'elle mangeait beaucoup de baklavas et de loukoumades, qui sont au miel, et j'imagine qu'elle en gardait encore le goût le lendemain... téka...

Moi c'est les voix criblées de joie que je comprends mal. Tu meurs criblé de balles, mais criblé de joie... jamais entendu ça :)))

T'as pas fini de te la rejouer en boucle... Moi non plus d'ailleurs!!Voici toutes les paroles.

Vicky
LE TEMPS DES FLEURS

Dans une taverne du vieux Londres
Où se retrouvaient des étrangers
Nos voix criblées de joie montaient de l'ombre
Et nous écoutions nos coeurs chanter

C'était le temps des fleurs on ignorait la peur
Les lendemains avaient un goût de miel
Ton bras prenait mon bras
Ta voix suivait ma voix
On était jeune et l'on croyait au ciel

La la la la la la la

Et puis sont venus les jours de brume
Avec des bruits étranges et des pleurs
Combien j'ai passé de nuit sans lune
A chercher la taverne dans mon coeur

Tout comme au temps des fleurs
Où l'on vivait sans peur
Où chaque jour avait un goût de miel
Ton bras prenait mon bras
Ta voix suivait ma voix
On était jeune et l'on croyait au ciel

La la la la la la la

Je m'imaginais chassant la brume
Je croyais pouvoir remonter le temps
Et je m'inventais des clairs de lune
Où tous deux nous chantions comme avant

La la la la la la la

Ton bras prenait mon bras
Ta voix suivait ma voix
On était jeune et l'on croyait au ciel

La la la la la la la

On était jeune et l'on croyait au ciel

Et ce soir je suis, devant la porte
De la taverne où tu ne viendras plus
Et la chanson que la nuit m'apporte
Mon coeur déjà ne la reconnaît plus

C'était le temps des fleurs on ignorait la peur
Les lendemains avaient un goût de miel
Ton bras prenait mon bras
Ta voix suivait ma voix
On était jeune et l'on croyait au ciel

La la la la la la la
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Salette a dit...

Mia,
ouin...
Mais manger plein de baklavas dans une taverne de Londres? Tu m'en trouveras une taverne avec de Loukoum pour accompagner la stout!
à la revisiter, c'est moins léger... mais ça parle de souvenirs, pas complètement dans le champ! Littéralement oui par exemple!

Anonyme a dit...

Ben oui j'avais pas remarqué que l'histoire prend place à Londres... Tu parles d'une omission, toi!

Ouais, un lendemain de taverne au goût de miel... Inusité, mon cher Watson, très très inusité.

On était jeune et on croyait au ciel!