vendredi 28 décembre 2007

Best before 25 Dec.

On a beau se démener, On arrivera tous à Noël en même temps.
Enfin c'est ce qu'ils disent.
ET c'est vrai en partie. J'ai réussi à mettre une dinde de la ferme sur la table au réveillon, remplir nos valises de vêtements propres, organiser un tant soit peu la maison avant de décoller vers la ville, bricoler une maison en pain d'épice avec Loup et écouter deux, trois fois les charbonniers de l'enfer en rafale...
Les cadeaux étaient emballés mais le spectacle de Loup au réveillon était quelque peu bancal, je n'ai pas envoyé mes voeux à mes amis et mon équipe, je voulais faire des petites boulettes au poireaux et je ne les ai pas faites...
Noël est arrivé, Noël est passé.
On a fait ce qu'on a pu, et devons faire le deuil de ce qu'on a pas réussi à faire.
J'avais un conte de Noël à inscrire ici, sur le blogue, et puis... Noël a passé. Et voilà que je m'apercois que mon conte de Noël est couvert de moisi.
Dépassée la date de péremption.

lundi 17 décembre 2007

Magie blanche

Hier, seule la charrue est passée sur mon rang.
Pas une auto, pas même une motoneige ne s'est aventurée dans tout ce blanc.
Nous étions comme dans une image de livre pour enfants.


Seuls au monde parmi cette démesure de neige qui nous engloutissait.
Nous étions équipés pour survivre longtemps dans cette démesure de neige.
Nous avons du bois, des légumes plein le caveau, des oiseaux plein le congélateur, du vin et des livres.
Au plus fort de la tempête, nous sommes sortis. Nous nous sommes enfoncés dans la neige (jusqu'aux cuisses) et dans notre forêt pour aller se couper une épinette de Noël.


En revenant, nous l'avons décorée.
Pendant un moment, nous n'étions plus en 2007.


mercredi 12 décembre 2007

la mort, l'automne

Hier matin, 5h, S s'est glissé hors du lit pour accomplir l'ignoble.
Il s'est faufilé en douce dans le poulailler, tel un abominable renard.
Il s'est emparé des belles grosses dindounes une par une pour les encager 3 par 3.
Il devait faire -20 mais il suait à grosses gouttes, nos 17 oiseaux de Noel, mi-dinosaure mi-autruches, avaient atteint le poids vénérable de 9kg malgré leur vie au grand air.
À les transporter, 3 par cage dans 40 cm de neige, il s'est gelé les poils de nez et a mouillé sa tuque.
Il a entassé les cages dans la remorque et les a amené vers leur mort.
Elles n'ont pas bronché. Mais je n'irai pas jusqu'à croire qu'elle étaient résignées.
Leurs jours étaient comptés.
Il ne leur en restait plus.

Depuis que nous sommes à la fermes, nous élevons nos oiseaux. Pour nous nourir.
Avant la ferme, j'ai vécu 13 ans de végétarisme.
À la ferme, je me suis remise à un régime omnivore. Je ne ferai pas ici un essai sur les raisons de ma transition bien que mon choix soit fondé sur des préoccupations philosophiques, politiques, scientifiques et environnmentales.
Si j'écris cela ici, c'est parce que tuer les oiseaux c'est une expérience philosphique.
À date on a toujours tué les animaux à la ferme.
Égorgés, tués, plumés, nettoyés, congelés de façon artisanale.
Souvent des amis nous aident. Il n'y a rien de plaisant la dedans mais c'est un geste essentiel. Nous tuons pour manger. Nous rendons grâce, nous remercions et nous accomplissons le sacrifice. Et après c'est la fête, nous mangeons.

Cette année, nous avions beaucoup d'oiseaux. Nous avons eu la chance d'avoir de l'aide pour la tuerie des poulets, oies et canards.
Et puis il restait les dindounes qui glougloussaient.
Et puis il y a eu la neige.
On a attendu un redoux.
Mais non... il a neigé de plus belle.
Pas d'eau.
On s'est résignés à amener nos belles grosses boules de plumes à l'abattoir.
Quelle mort laide.

ce matin en me levant, j'ai regardé le poulailler dans le peu d'aube qu'il y avait.
Les portes béantes, inhabité.
J'ai dit à S: 'Ça fait drôle, hein, le poulailler vide?'

Poulailler vide, maison ronde vide,
plus d'oiseaux, plus d'équipe,
c'est l'hiver qui commence...

Hommage aux dindounes

mercredi 5 décembre 2007

hymne à la maille

D'entrée de jeu, j'affiche mes couleurs:
Tricot machine: pas capable.
Sauf que mon fiston aime alors je me résigne à faire semblant.
Il y a environ un an, revenant de chez le dentiste, Monique Giroux n'en finissait plus de ne plus tarrir d'éloge au sujet de tricot machine. Moi je faisait la rencontre de tricot, à la broche.
J'étais passée, en passant, chez kèkune.
je m'en revenais et au moment où j'enfile ma tuque, elle me lance:
"Eille! tu connais-tu ça cette laine là? moi je capote!"
La martha stuwarte en moi s'est excité:
"laine?"
et la voilà qui s'élance:
"regarde cela! C'est de la super laine, c'est faite par ordinateur, tu tricotes des bas pis ca change de couleur et ça fait de motifs tu-seul! Ça coûte cher mais ça fait des maudits beaux bas! Pis c'est chaud. Moi je les fais pour les filles, pour mettre dans les patins l'hiver..."
Cupidon venait de toucher. J'avais vaguement tricoté avec grand moman T dans ma jeunesse. J'ai sauté dans mon char et j'ai foncé vers la boutique que kekune m'avais indiqué: WOOLAINE.
Et depuis, je tricote. Je tricote de façon compulsive de novembre à mars. Des bas, des mitaines, des tuques et des foulards. Je tricote en auto et devant la télé. Je tricote dans chaque temps mort. Je ne suis plus capable de m'arrêter. Je tricote pour ne pas culpabiliser quand je m'arrête.
Vian chantais "Je bois... systématiquemenet..."
Salette fredonne "Je tricote... systématiquement... et des fois, je bois en plus"

pour de beaux modèles gratis, zéro phentex...