lundi 25 juin 2007

Le champ de Mme Kildir

Tout va bien.
Il n'a pas neigé.
L'embrayage du tracteur tient le coup.
Le champ est splendide.
La serre est parfaite.



Nous contrôlons les mauvaises herbes.
Nous nous empiffrons de fraises et de concombres de serre, de laitue et de rappini.
Ça pousse à une vitesse folle.

Employés et wwoofers ont profité de la longue fin de semaine pour guérir leur milles et un bobos.
2 avaient mal dans le dos.
1 avait une indigestion.
1 s'était coupé avec une houe fraîchement affûtée.
1 était bien épuisée (et ce n'est pas moi!).
1 est allé faire le plein avec la parenté et la gentille amoureuse à Victo. Je devine qu'ils ont fait quelques pleins de sans plomb.


Ici, le souper d'équipe du vendredi (moules marinières et pétaques en fausses frites, salade de laitues mélangées et salade de concombres... suivies d'une charlotte... aux fraises!) s'est terminé avec une partie de Risk.


Avec Loup, nous sommes allés faire la tournée de son petit potager à quatre pattes pour observer les jeunes pousses de pois chiches, radis, haricots, maïs...

Une fois partis, nous avons fait la tournée de mon jardin avec ses petite escales:
Croquer des mini radis
Récolter des fraises
Arracher un oignonnet
Grignoter une feuille de chou Kale
Récolter une laitue
Faire la collecte quotidienne des doryphores (Loup insiste pour les garder afin de les tuer lui même, il les noie dans des plats tupperware remplis d'eau dans lesquels il ajoute au gré de ses fantaisies, du dentifrice, du savon, de la sauce soya... il appelle ça faire ses expériences.... ça nous évite de se salir les doigts en les écrabouillant!)


Je voulais lui montrer un nid de pluvier Kildir. Nous nous faisons engueuler depuis des semaines par Mme Kildir #1. Elle nous fait sa grande mascarade, jouant l'oiseau en détresse pour nous mener loin de sa progéniture. Mon champ est une pouponnière pour la famille Kildir au grand complet. J'ai beau leur expliquer que je leur ferai jamais aucun mal et me priverai même de travailler une planche de culture si une jeune famille s'y établit. Rien y fait. On se fait gueuler dessus et on se fait jouer le grand jeu de la victime. Nous étions particulièrement attachés au nid de Mme Kildir #1. Elle s'est établi dans la parcelle C où cette année, nous cultivons les liliacées (famille des oignons) et les ombellifères (famille des carottes), et où conséquemment nous passons beaucoup de temps, dès l'entrée au champ. Le petit nid sommaire a contenu 1, puis 2, puis 3 puis 4 oeufs. Des petits moments d'émerveillement entre deux piqûres de 'frappe à bord': "Eille! c'est rendu à trois oeufs, venez voir cela!"


ET Madame Kildir #1 se mettait à jouer la tragédie grecque.
J'ai eu bien du mal à trouver le nid avec Loup hier. Et je connaissais son emplacement. Parfaitement camouflé. Il ne contenait plus d'oeufs mais un tout petit oisillon apeuré. Juste un. Mme Kildir a livré la performance du siècle du chant du cygne.
J'ai expliqué à Loup qu'on ne pouvait que rester que quelques secondes à l'observer et SURTOUT que nous n'avions aucun droit de toucher ce petit être. Je lui ai expliqué la mascarade de sa maman, Mme Kildir #1 qui fait semblant d'être blessée en se dirigeant loin du nid en espérant entraîner les prédateurs loin de ses bébés. Je lui ai dit que Mme Kildir #1 avait peur qu'il arrive quelque chose à son petit parce que comme toutes les mamans du monde, c'est ce qu'elle a de plus précieux sur terre.
Ce matin, le nid était vide.

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