jeudi 28 février 2008

30 kèk'

La trentaine me file entre les doigts.
une autre année s'est encore échappée aujourd'hui.

Il me reste encore tant à faire

mardi 26 février 2008

No intiendo

Y a rien a faire.
Quand je pose les yeux sur ces documents,
cette correspondance assidue de Revenu Québec et de l'Agence du Revenu du Canada,
la seule chose qui me vient en tête, c'est cette chanson de Katerine:
''Qu'est ce qu'il a dit? J'ai pas compris ce qu'il a dit...
Qu'est ce que t'as dit? J'ai pas compris ce que t'as dit.."

Je n'ai pas encore eu le temps de lire le rapport de la CAAQ,
je me suis mis une nuit blanche à l'agenda pour le faire et je vous en ferai un compte rendu.
J'espère qu'ils proposent un allègement de la charge administrative...

mercredi 20 février 2008

INTERLUDE

Je veux avoir l'air d'un blog normal
avec toutes les commodités de la vie contemporaine
La vitesse et les petits n'importe quoi pour combler les besoins les plus hétéroclites.
Je veux faire partie de la parade virtuelle
Dans mon wagon a foin
Mais télécharger un vidéo de 3 minutes me prend 3 heures.
Ce serait moins long de lui donner un lift en tracteur
mais je suis consciente des GES
J'ai déjà perdu trop de temps à tenter de vous épargner quelques secondes.
je vous demande donc un petit effort, quelques clics tout au plus
qui vous procureront, je vous l'assure un plaisir, non dénué de beauté

Allez-vous en donc
une fois rendu, dirigez vous à l'onglet video et selectionnez Frozen Grand Central
(attendez 3 heures que ça télécharge au besoin i.e. si vous êtes das la brousse)
Profitez du spectacle...

De retour après la pause

vendredi 15 février 2008

Le monde est fou


Des fois, en campagne profonde, on réussit à oublier qu'on vit dans une époque où la réalité rattrape la fiction, un peu plus chaque jour...
Mais jamias pour bien longtemps, notre époque surréaliste a tôt fait de nous rejoindre où que nous soyons...
Hier, J'ai entendu à la radio qu'aux Jeux Olympiques de Pékin, les athlètes auront le DROIT de porter des masques si la pollution athmosphérique gène leur performance - 2 abherrations: ils ont besoin qu'on leur accorde la permission Et ils porteront des masques.
Puis, le chroniqueur suivant a mentionné que la mode dans les bars du boulevard St-Laurent est au gilet pare-balles.
Plus tard, à l'heure du lunch
le petit garçon était encore posté devant l'écran de télé à mon restaurant habituel de phò (ou soupe tonkinoise), sous le regard bienveillant de sa grand-maman édentée. Ma soupe engloutie, en enfilant mon manteau, je jette un oeil sur l'écran et m'aperçoit que le petit de 3-4 ans n'écoute non pas teletoon comme à son habitude mais joue plutôt à un jeu vidéo. Je souris, il maîtrise vachement bien la voiture. Et puis, à l'écran, sous les directives des menottes joufflues du mioches, un homme cagoulé sort en courant de la voiture, saute sur un itinérant et lui assène une série de coup, puis tire à grands coup de revolver sur un passant... au son des dialectaux encouragements et des rires de la grand-mère non virtuelle.
La soupe m'est remonté dans la gorge.

Des fois j'ai juste envie de rester dans mon champ à cultiver mes légumes.

samedi 9 février 2008

Joe Fafard - Une célébration de la ruralité


Je veux absolument écrire un billet à ce sujet.
J'ai du mal à trouver des mots, toute boulversée que je suis.

Avec mon petiot, nous sommes allés à la découverte de Joe Farfard cet après-midi au Musée des Beaux Arts.
J'avais bien sûr déjà vu ses vaches dans des documentaires et aux nouvelles.
Je n'avais jamais poussé plus loin.
Aujourd'hui, petiot et moi assistions à une pièce de théatre pour enfants au CNA. Le titre en était "Ah! la vache!" (excellent, en passant)
J'ai l'ai fait rigolé en lui disant qu'après la pièce "Ha la vache" je l'amènerais voir une exposition de vaches.

D'entrée de jeu, je dois dire que la sculpture est la forme d'art qui me touche le plus.
J'ai rêvé longtemps de devenir sculpteure.
De plus, devenue fermière sur le tard, la ruralité me touche...
Joe Fafard est loin d'être anecdonique,

L'authenticité, l'amour et le plaisir de créer suintent de ses oeuvres
L'humanité de ses personnages rappellent Ron Mueck, dans leur fragilité, leur vulnérabilité, leurs imperfections...
Ses oeuvres de faïence sont d'une beauté sans fin - jamais je n'ai vu une telle maîtrise des glaçures.
Ses animaux - chevaux, vaches, boeufs- recréés à la perfection pour être ensuite décomposés et recomposés dans une panoplie de médium - saisissent l'essence de ces nobles bêtes.
On y sent une sensibilité inouï. Un hommage à l'essentiel des êtres, homme et bête.
Le coup de grâce, je l'ai reçu dans tous le corps en pénétrant dans une des dernières salles de l'expo.
Des chevaux y couraient au galop, sous le soleil, dans les prairies, fougueux, libres, forts, racés...
Je n'aime même pas particulièrement les chevaux
C'était d'une telle beauté
Je me suis mise à pleurer comme une madeleine
Quand petiot s'est aperçu de mes larmes, il n'en a même pas été étonné.
"Tu pleure de joie? moi aussi j'ai comme des larmes", qu'il a dit.

Nous sommes sortis souriants
Nous sommes allés nous acheter un bloc d'argile

L'art a ce pouvoir de rendre tellement heureux parfois
Merci Joe Fafard

jeudi 7 février 2008

l'hiver maraicher

Il y a du monde qui pense qu'on se la coule douce l'hiver.
Il y même du monde qui pense qu'on part en voyage.

Une fois, lors du dernier jour de marché de la saison, alors que le nez rougi et les doigts tout blancs de froid, je rendais son change à une fidèle cliente en lui souhaitant un bon hiver, elle m'a lancé:
"là, vous autres, vous allez avoir des vacances bien méritées... vous travaillez tellement fort... Vous partez dans le sud, l'hiver?"

Le cher Renart s'est lui aussi déjà questionné à ce sujet.

Le comportement hivernal des maraîchers constitue, je crois une "enigue"?
Chose sûre, il en "intrigme" plus d'un.

Tout le monde sait que ceux qui ont des vaches à lait travaillent 365 jours par année.
EUX AUTRES y travaillent fort!
et en arrivant à la ferme, j'ai mis le point sur la table - je ne veux pas d'animaux parce que l'hiver je veux être capable de partir en voyage.
Ça c'était AVANT, alors que je pensais comme bien des gens que les maraîchers se la coulent douce l'hiver, et que des fois, même, ils partent en voyage...

à date, Personnellement,
je n'ai jamais entrevu la moindre possibilité d'aller me balader dans les tropiques, de me bercer dans un hammac ou encore de m'enfoncer dans une grotte pour y hiberner, toute blottie entre deux ours entre deux saisons au champ

Je n'irai pas jusqu'à dire que nous travaillons autant l'hiver que l'été, ce serait nettement exagéré... et démesurément épuisant
mais nous ralentissons à 37.5h semaine, et ça s'approche de la dolce vita...

Depuis notre arrivée en campagne profonde, on a profité des hiver pour terminer une thèse de doctorat et pour travailler à l'extérieur de la ferme, question de payer notre gros train de vie fermier... parce qu'on ne niaise pas avec la poque: on roule en tracteur, on achète des semences en grosses quantités, et nous payons nos employés quand ils ne sont pas bénévoles...

ET il faut comprendre que la saison maraichère ce n'est pas de juin à septembre...
La saison maraîchère se termine avec le mois de novembre avec les dernières récoltes, le ménage du champ et l'entreposage. On profite de décembre pour prendre un bain, nettoyer la maison et faire la comptabilité de la compagnie, les T4, payer les factures qui s'accumulent pendant que nous sommes au champ. En janvier le temps vient le temps de planifier la saison- quels sont nos besoins, combien de m de haricots jaunes, verts, bourgogne, combien de plants de tomates, et ça ca donne combien de g de graines, on en est où dans la rotation, combien de fois les gens de panier auront du brocoli, les panais se vendent bien à Ottawa, faudrait en faire un peu plus...

Puis il faut époussetter la publicité pour les paniers, recruter nos ''partenaires'' de paniers et expliquer d'innombrables fois au téléphone ''comment ça marche, les paniers'', participer à des comités de marché solidaire, de marché public, de l'UPA, de sélection de ferme recipiendaire du prix Érard Séguin, faire le choix et les commandes de semences... pour entâmer la production de transplants en février... et ça repart...

À travers tout cela, cette année, nous finissons de finir de construire notre cuisine 1 2 3 Soleil!
Nous en sommes à poser le gypse et bientôt la céramique

Mes lectures ces temps-ci tournent autour de Johnny's selected seeds et Biaugerme, alors que S se pâme devant de belles poulettes ...