jeudi 29 novembre 2007

envie de printemps

Tempête de neige...
Le gazon est toujours plus vert dans l'autre saison...
On oublie vite.
Les catalogues de semences commencent à remplir notre boîte aux lettres,
et nous, à rêver aux prochaines petites graines que nous mettrons en terre.
Aux asperges et aux verdures.
Mais, d'ici là..
On en a des carottes, des choux et des courges à manger...
et des oiseaux!

mardi 27 novembre 2007

vendredi 23 novembre 2007

windshield washer

Il y a un biais dans mon billet d'hier.
Mon pélerinage quotidien n'est pas une partie de plaisir chaque jour.
Ce matin, il y a un 'truck a bois' qui venait de prendre le 'ditch' dans la côte à Newton (prononcer NOUTINE). À l'approche de la descente, cinq hommes à casquettes, âgés de 18 à 70 ans, se sont chacun sorti une main d'une poche pour me faire signe de ralentir. Ma fenêtre était gelée, j'ai ouvert la portière.
''Qu'est ce qui se passe?'' j'ai crié.
Le moustachu m'a répondu:
''Y avait de la glace en d'ssous de la neige. J'm'en v'nais, pis je me su' mis à r'culer par en arrière dans' côte. J'ai pris le 'ditch'. Tu vas me voir, chu juste là, c'est mon truck à bois. Mais fais attention... si tu y vas tranquilement, tu vas être correct...''
Je lui ai dit:
''Ouais, moi aussi ça m'est déjà arrivé ici... mais j'ai des pneux cloutés asteure. Chu correct. Salut!''
C'est vrai qu'elle est bête la côte à Newton. Ça arrive souvent qu'on arrive pas à la monter.
Ensuite, quand j'ai pris la grande route, je me suis rapidement rendu compte que mon réservoir de lave-glace était vide. Je voyais rien. Les essuie-glace n'étaient utiles qu'à étendre la gadoue qui revolait des roues de la voiture précédente afin de couvrir la vitre d'une couche de sel. Visibilité nulle et il ne neigeait même pas.
J'ai dû m'écarter de mon chemin habituel pour aller acheter deux bidons de liquide lave-glace moins 40 à la station service. Le capot de ma voiture était glacé et ne voulait plus s'ouvrir. Il a fallu que j'enlève la slush sale avec mes mains pour le décoincer. Et après... incapable d'ouvrir le bidon! Le bouchon était IN-DÉ-VI-SSABLE! Encore pire avec les doigts gelés. Un vrai 5 minutes en temps réel à forcer sur le maudit bouchon... C'en était trop.... j'ai crié: CÂLISSE! C'est sorti tout seul...
J'ai pris une grande respiration et je me suis dit que ça me prenait un homme. Je suis allée retrouver un monsieur qui faisait le plein d'essence et lui ai avoué mon impuissance face au bidon. Il m'a dit qu'il fallait couper le petit bout de plastique pour le dévisser. Il me l'a coupé avec sa clé et m'a dit que maintenant ça se dévisserait tout seul. C'ÉTAIT MÊME PAS VRAI! La languette n'avait pas besoin d'être coupé et c'était toujours indévissable. J'ai grogné un bon coup, j'ai forcé de tous mes doigts et j'ai enfin arraché le sapré bouchon.
Maudite hiver!



jeudi 22 novembre 2007

mon long chemin, tout blanc de neige blanche

Depuis presque un mois, tous les matins, je quitte ma tanière isolée pour retrouver mon poste de travail, dans la foule. De rat des champs, je passe à rat des villes. Pour cela, je dois parcourir un nombre honteux de kilomètres. Durant la majeure partie du trajet, j'arpente ma campagne, je salue mes voisins qui montent sur leur tracteur ou qui, depuis peu, sortent leur souffleuse. J'imagine mon bolide sur une carte géographique, engloutissant des km. Arrivée en ville, ma cadence passe de pas de géant à pas de souris. Jean dit je prends mon rang comme les autres, dans la file des voitures.
Depuis quelques jours, un peu plus chaque matin, mon chemin de garnotte blanchi. Pas de sel ni de gadoue dans ma campagne, juste un tapis blanc, bien épais, une grosse moquette qui feutre nos pas. Nous chaussons nos pneus à crampons. Nous attendons que la gratte ait passé pour attaquer la route. Et parfois, malgré les crampons, malgré la gratte, nous sommes forcés de nous encabaner. Ma campagne souvent si colorée prend des allures de photo noir et blanc. La forêt devient dentelle sur fond noir. Des volutes de fumée de poêle s'élèvent au-dessus des maisons. Les traces de pas, en relief dans la neige, trahissent les allées et venues des animaux, petits et grands.
Mon chemin est rempli de spectacles chaque jour renouvellé.
Et pour ce qui est de la partie pare-choc à pare-choc, quelques bons cd arrivent à faire oublier l'absurdité de la situation et le temps perdu à produire des gaz à effet de serre. En compagnie de Rachid Thaha, Xavier Caféine, DJ Champion, David Byrne (...), c'est la fête dans l'habitacle et entre deux 'tounes' j'ai le temps de me mettre du rouge à lèvre.
Après avoir garé mon carosse, je finalise le trajet à pied.
J'ai vite réalisé que mes grosses 'sorel' trahissent mes origines. Que je doit parfaire mon déguisement.
Il faut que je m'achète des bottes...

lundi 19 novembre 2007

Le fond de l'air est frette

Les petits matins sont de plus en plus givrés. Rien à voir avec les céréales du matin ou les lendemains douloureux. Ce n'est pas du sucre blanc qui recouvre jusqu'à la moindre brindille le matin mais une poudre de froid. Il faudra commencer à chauffer le poêle bientôt. J'admets d'entrée de jeu mon absence total de sens de l'entretien du feu au foyer. Je l'assume entièrement. Je suis une femme et ce sont les hommes qui, depuis toujours, s'occupent du feu. Entre vous et moi, qui tourne autour du feu, brasse les braises, revendique le contrôle des combustibles, réorganise les branches du brasier (...) au camping et dans les fêtes en plein air? Les mâles. Durant les trois derniers hivers, je passais mes journées seule à la maison, S s'activant à gagner des sous hors bercail. Le matin, il bourrait le poêle pour éviter que sa petite femme ne se transforme en glaçon dans la journée. À son retour, je l'accueillais, le nez rougit, la buée qui entourait mes mots de bienvenue, la tuque sur le crâne et trois chandails de laine sur le corps. Pas pour rien, la chanson 'fais du feu dans la cheminée je reviens chez nous'. Il faut le rappeller à sa femme de chauffer le poêle parce que sinon, elle oublie. Cette année, les rôles sont inversés, moi, femelle, je pars à la chasse aux deniers le matin pendant que mon mâle reste à la tanière, attisant le feu. OUi, Le fond de l'air est de plus en plus frette, mais le retour au chaud bercail devient, lui, de plus en plus doux...

mercredi 7 novembre 2007

La double vie de Salette

Les vacances sont finies,

et mon coeur fait twi twi twi...


Les derniers paniers (ASC) de la saison ont été livrés il y a déjà belle lurette.

La caveau est plein à craquer.

La bête à plusieurs têtes, bras et jambes, dont le gros coeur rythmait notre quotidien s'est complètement démembré. Mon équipe. Le démantèlement a débuté de façon assez cruelle, alors qu'un coup... de téléphone... lui a arraché la tête.


''Salette, le Canéda t'offre de joindre ses rangs...''

et moi de répondre:

''C'est bon, laissez moi le temps de prendre une douche, me curer les ongles, me teindre les cheveux (dont la couleur me donne plus l'allure d'une beach bum que d'une bureaucrate) et de changer mes bottes de caoutchouc pour des talons hauts''


Me voilà maintenant, quittant chaque matin ma campagne profonde pour m'asseoir devant un écran, travailler in ingliche et me bourrer le crâne d'acronymes. Je reviens la nuit tombée vers là où mes racines continuent de s'enfoncer. Sur ma terre. Je continue de croire qu'être fermière est le plus beau métier du monde. Mais mon emploi actuel n'est vraiment pas loin dernière et je me pince chaque jour pour vérifier si je ne rêve pas. I am so lucky!

Salette entâme son retour en campagne profonde, déguisée mais avec encore la tête plein de mots...